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Le contexte

 

Les habitants de Champagney ont été les premiers, en France, à exprimer leur rejet de l’esclavage. Le 19 mars 1789, comme leurs compatriotes de la France entière, ils rédigent leur cahier de doléances.

 

Ils ajoutent à la longue liste des suppliques nationales un souhait tout à fait original :

 

« Les habitants et communauté de CHAMPAGNEY ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies sans avoir le cÅ“ur pénétré de la plus vive douleur en se représentant leurs semblables unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont les bêtes de somme.


     Ils ne peuvent se persuader qu'on puisse faire usage des productions des dites colonies, si l'on faisait réflexion qu'elles ont été arrosées du sang de leurs semblables, ils craignent avec raison que les générations futures plus éclairées et plus philosophes n'accusent les Français de ce siècle d'avoir été anthropophages ce qui contraste avec le nom de Français et plus encore celui de chrétien.

 

C'est pourquoi leur religion leur dicte de supplier très humblement Sa Majesté de concerter les moyens pour de ces esclaves faire des sujets utiles au Roy et à la patrie».

 

 

 

En 1971, René Simonin, (1911-1980) fonda la Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme. C’est à lui que l’on doit la découverte du vœu de Champagney aux Archives Départementales. Depuis, la ville de Champagney n’a cessé de lutter contre toutes les formes de discriminations et d’esclavages, au travers de cette Maison de la Négritude qui a accueilli plusieurs manifestations d’importance et qui a fait de Champagney un point central sur la Route des Abolitions.

 

Champagney a élargi son action contre les esclavages de toute sorte, notamment avec l’Association La Route des Abolitions. Lancée officiellement le 24 avril 2004 à Champagney en présence de nombreuses personnalités de France et d'Outre-Mer, la route des abolitions de l'esclavage regroupe 4 sites. Ceux-ci ont pris l'engagement de perpétuer la mémoire de cette tragédie de l'Histoire que fut l'esclavage des Noirs. Outre la Maison de la Négritude et des Droits de l'Homme on retrouve : la Maison Muséographique de l'Abbé Grégoire (Emberménil), la Maison SchÅ“lcher - Musée de la Hardt (Fessenheim), et la Cellule de Toussaint Louverture. Fort de Joux (La Cluse et Mijoux).

 

Tout ceci concourt à faire de notre  collège, de notre ville, de notre département et de notre région une tête de pont dans cette lutte juste et digne qui continue, hélas, malgré diverses abolitions.

 

 

Un siècle  après la proclamation du vÅ“u de Champagney, ce qui pouvait passer pour une folie devenait proprement « visionnaire Â» : le monde assistait à l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis par Abraham Lincoln, ce qui devait déboucher sur le plus sanglant conflit du pays : La Guerre de Sécession (1861—1865 = 600 000 †).

 

Il faudra attendre encore longtemps pour voir l’élection du premier président noir aux Etats-Unis. Des hommes et des femmes porteront haut l’étendard de cette lutte, Rosa Parks, Martin Luther King et bien d’autres.

 

Mais tous étaient, quelque part, héritiers du Vœu de Champagney et luttaient pour sa réalisation pleine et entière.

 

Abolitions de l'esclavage : routes et héritage

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