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Pour leur dernier cours, Paul fait visiter la Maison de la Négritude et des droits de l’Homme à ses élèves afin qu'ils prennent conscience de la répercussion du travail engagé par leurs aïeux abolitionnistes.

 

La conservatrice nous y fait le récit de la traite et de son abolition en s'appuyant sur les destinées des grandes figures de ces époques.
Nombre d'entre elles sont en lien avec la région de Champagney.

 

Elle évoque le parcours de Priqueler, l’homme qui a incité les Champagnerots à écrire le vÅ“u, originaire du village et proche de la Société des amis des Noirs qui comptait des personnalités telles que Mirabeau, Condorcet, La Fayette et l'abbé Grégoire parmi ses membres.

 

Toussaint Louverture, dont on peut visiter la cellule de au fort de Joux. Esclave affranchi devenu Gouverneur de Saint Domingue, l’actuel Haïti.

 

Victor Schœlcher, qui a agi en faveur de l'abolition définitive de l'esclavage, via le décret du 27 avril 1848, signé par le gouvernement provisoire de la deuxième République.

 

Viennent alors les abolitionnistes américains tels le président Lincoln, ratifiant le XIIIe amendement qui conduit à la proclamation d’émancipation des noirs aux Etats-Unis en 1863.
 

Elle cite également Thomas Jefferson, troisième président des Etats-Unis, rédacteur de la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis, esclavagiste de surcroit puis abolitionniste à la fin de sa vie.

Elle conclut en leur révélant qu’ils sont chanceux et qu’elle aurait aimé faire ce voyage avec eux : "Posez des questions, soyez curieux. Vous êtes les porte-paroles de notre région. Vous devez véhiculer ce message de justice exprimé par vos ancêtres. Soyez fiers d'eux et portez haut et fort leur message, vous, les nouveaux ambassadeurs."

 

Les élèves et leurs enseignants débarquent le lendemain à l'aéroport J.F Kennedy.

A Times Square, ils voient 365 000 personnes aux origines multiples passer chaque jour, et arriver à vivre ensemble.

 

Puis ils visitent Ellis Island, l’un des plus hauts lieux de l’immigration mondiale, et la Liberty Tower : à l’emplacement des anciennes Twin Towers, se trouve le plus haut building d’Amérique, non loin de la principale mosquée de New York. À l’heure où l’islamophobie monte en France et que des panneaux y appellent à "lutter contre les minarets", Paul Lo Papa attache beaucoup d'importance à montrer ce symbole à ses jeunes élèves.

 

La visite d'Harlem permet ensuite aux jeunes de Champagney de se confronter à cette minorité noire, à sa culture et à son histoire.

 

Ils y découvrent que les messages de Rosa Parks, Martin Luther King ou encore Malcom X ont triomphé, mais qu'il reste du chemin à parcourir.

 

 

Le Mausolée d’Ulysse Grant, héros de la Guerre de Sécession, tombe à pic sur leur parcours.
Il leur fait réaliser l’ampleur du changement réclamé par les habitants de Champagney.
Un changement si radical que certains l’ont combattu de toutes leurs forces et n’ont été vaincus qu’au prix de plus de 600 000 morts.

Pour leur dernier jour à New York, les jeunes français se rendent à L’ONU, le siège de l’Organisation des Nations Unies où ils comprennent la portée universelle du cahier de Doléances de Champagney.

 

En rejoignant l’école de Buford Middleschool, à Charlottesville, les Champagnerots sont confrontés à un milieu qui vise à intégrer l’autre et où le racisme est violemment combattu.

 

Ils ont le privilège de participer à la vie quotidienne de leurs correspondants. Nous assistons à leurs échanges et réflexions sur l'histoire de la traite négrière. Comment les jeunes français et américains perçoivent cet héritage historique, ce qu'il leur inspire à propos de leurs mondes respectifs et du monde en général.

 

Le voyage se termine à La Maison Blanche. Comme leurs pères et leurs mères avant eux, nos jeunes Champagnerots sont capables de grandes choses. Rencontrer le premier président noir Américain, et grâce au symbole de leurs présents, réaffirmer à la face du monde que le vœu de leurs ancêtres est plus vivant que jamais.

 

De retour à Champagney, nous assistons au travail qu'entreprennent nos jeunes amis : rassembler, organiser, leurs souvenirs, notes, photos et films issus du voyage en vue de composer leur propre héritage, et d'être à même de le partager à leur tour.
 

Paul Lo Papa nous délivre son dernier éclairage.
Au-delà du bilan positif qu'il tire de ce périple, il tient à nous rappeler que près de 27 millions de personnes sont toujours en situation d’esclavage dans le monde d'après les Nations Unies.
Cette situation bafoue deux principes universels : la liberté et la dignité. La lutte n'est pas terminée.

 

Le professeur Paul Lo Papa, le principal Francis Pinot, les enseignants et les élèves revenus de leur voyage transatlantique prennent la pose à coté du long mur rouge de leur collège de Champagney, où est inscrit la citation de Victor Schoelcher :


"Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu’il restera un esclave sur la surface de la Terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière."

 

Fin.
 

Abolitions de l'esclavage : routes et héritage

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